14
juin 2013
Afrique
du Sud, vivier poétique
La
beauté
comme exigence éthique
Abdourahman A. Waberi, écrivain, universitaire
franco-djiboutien et collaborateur du Monde diplomatique rejoint ce
blog : voici son premier billet, consacré à la poésie sud-africaine.
par
Abdourahman A. Waberi
L'apartheid était, hier, hanté par le spectre du totalitarisme qui
ambitionnait de régir tous les aspects de la vie privée comme publique, du
berceau au tombeau. Par sa démesure autant que par la résistance que ses
adversaires lui opposaient, c'était aussi un système voué à l'échec. Vivre sous
un tel régime fouettait votre créativité et aiguisait vos sens. C'est du moins
le refrain que la plupart des artistes, intellectuels et écrivains ayant vécu
sous l'apartheid nous rappellent sans cesse.
Hier, même dans les pires moments, nous disent-ils, on avait tendance à tenir les travaux de l'esprit en haute estime, à chérir les oeuvres du passé, à caresser les souvenirs, à rechercher la compagnie des mots. Traquer la beauté là où elle se nichait, dans les bidonvilles et autres bantoustans. Le Verbe était encore sacré et sacralisé. Et la poésie une arme miraculeuse dirigée contre l'oppression. Poètes et prosateurs se sentaient grandis par le combat et l'adversité. Leurs titres cinglants claquaient comme des coups de fouet : Peter Abrahams (Mine Boy), Dennis Brutus (Sirens, Knuckles, Boots), Alan Paton (Cry, the Beloved Country) ; Alex Laguma (A Walk in the Night), pour ne citer que quelques exemples.
Aujourd'hui ce paysage n'est plus d'actualité mais les artistes et intellectuels ont à présent d'autres tâches, moins glorieuses mais tout aussi urgentes. Si l'hydre de l'apartheid a vécu, ses effets n'ont pas disparus du jour au lendemain (...)
Hier, même dans les pires moments, nous disent-ils, on avait tendance à tenir les travaux de l'esprit en haute estime, à chérir les oeuvres du passé, à caresser les souvenirs, à rechercher la compagnie des mots. Traquer la beauté là où elle se nichait, dans les bidonvilles et autres bantoustans. Le Verbe était encore sacré et sacralisé. Et la poésie une arme miraculeuse dirigée contre l'oppression. Poètes et prosateurs se sentaient grandis par le combat et l'adversité. Leurs titres cinglants claquaient comme des coups de fouet : Peter Abrahams (Mine Boy), Dennis Brutus (Sirens, Knuckles, Boots), Alan Paton (Cry, the Beloved Country) ; Alex Laguma (A Walk in the Night), pour ne citer que quelques exemples.
Aujourd'hui ce paysage n'est plus d'actualité mais les artistes et intellectuels ont à présent d'autres tâches, moins glorieuses mais tout aussi urgentes. Si l'hydre de l'apartheid a vécu, ses effets n'ont pas disparus du jour au lendemain (...)
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