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Drones et réseaux ombre: La guerre secrète d’Obama
par Manlio Dinucci
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Le 18 juin 2011
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![]() Tandis que les raids aériens sur la Libye se montent actuellement à un total de 11.500 et que le secrétaire général de l’OTAN, Rasmussen, demande aux alliés davantage de dépenses militaire et un plus grand engagement dans la guerre, la guerre se propage dans la région moyen-orientale et nord-africaine en des formes moins visibles mais non moins dangereuses, ouvrant continuellement de nouveaux fronts. La Cia -d’après un fonctionnaire de l’agence d’espionnage étasunienne cité par le New York Times- est en train de construire une base secrète au Moyen-Orient pour lancer des attaques au Yémen avec des drones armés. Ce sont des Predator/Reaper (déjà en action en Afghanistan, Pakistan et Libye), armés de 14 missiles Hellfire et télécommandés depuis une base au Nevada, à plus de 10mille kilomètres de distance.
Depuis
qu’il est entré en fonction, « le président Obama a drastiquement
augmenté la campagne de bombardement de la Cia au Pakistan, en utilisant
des drones armés », ceux-là même qui seront utilisés pour « étendre la
guerre au Yémen ». L’administration les considère « comme l’arme
préférée pour prendre en chasse et tuer des militants dans des pays où
n’est pas praticable une grosse présence militaire américaine ».
Au
Yémen, est actuellement en action le Commandement suprême conjoint pour
les opérations spéciales (Ussocom), assisté par la Cia et autorisé par
le pouvoir exécutif de Sanaa. Mais, étant donnée la « fragilité de ce
gouvernement autoritaire », l’administration Obama est préoccupée quant à
un futur gouvernement qui ne serait pas en mesure, ou disposé, à
soutenir les opérations étasunienes. De ce fait, elle a chargé la Cia de
construire la base secrète dans une localité moyen-orientale non
identifiée, de façon à entreprendre « des actions couvertes sans l’appui
du gouvernement hôte ».
Ceci
confirme que l’administration Obama est en train d’intensifier la guerre
secrète dans toutes ses variantes. Comme le déclare officiellement
l’Ussocom, elle comprend : une action directe pour détruire des
objectifs, éliminer ou capturer des ennemis ; une guerre
non-conventionnelle conduite par des forces externes, entraînées et
organisées par l’Ussocom ; une contre-insurrection pour aider des
gouvernements alliés à réprimer une rébellion ; une opération
psychologique pour influencer l’opinion publique étrangère de façon à
soutenir les actions militaires étasuniennes. Ces opérations sont menées
en se fondant sur des technologies de plus en plus avancées.
Entre
dans ce cadre la décision de l’administration Obama, rendue publique
par le New York Times, de créer à échelle mondiale « des réseaux ombre
d’Internet et téléphonie mobile qui puissent être employés par les
dissidents pour contourner la censure gouvernementale ». Le Pentagone et
le Département d’Etat y ont jusqu’à présent investi au moins 50
millions de dollars. Ces réseaux sont réalisés au moyen de petites
valises spéciales qui, une fois introduites dans un pays déterminé,
permettent de communiquer avec l’étranger via des ordinateurs et
téléphones portables, dans des modalités wireless et codées, évitant
contrôles et interdits gouvernementaux.
La
motivation officielle de Washington est de « défendre la liberté de
parole et élever la démocratie ». Tout autres les objectifs. Les réseaux
ombre, fournis seulement aux groupes dissidents utiles à la stratégie
étasunienne (en Syrie, Iran et quelques autres pays) et contrôlés par
Washington, sont les plus adaptés à diffuser sur les media des
informations fabriquées, pour des opérations psychologiques qui
préparent l’opinion publique à de nouvelles guerres.
Edition de vendredi 17 juin de il manifesto
http://www.ilmanifesto.it/area-abbonati/in-edicola/manip2n1/20110617/manip2pg/09/manip2pz/305085/
Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio
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