Les décrets autorisant l’«assassinat de dirigeants étrangers» émanent directement du président des États-Unis
Global Research, mars 13, 2013
Url de l'article:
http://www.mondialisation.ca/les-decrets-autorisant-lassassinat-de-dirigeants-etrangers-emanent-directement-du-president-des-etats-unis/5326476
http://www.mondialisation.ca/les-decrets-autorisant-lassassinat-de-dirigeants-etrangers-emanent-directement-du-president-des-etats-unis/5326476
Le président du Venezuela Hugo Chavez Frias a-t-il été l’objet d’un assassinat ciblé par l’administration Obama?
Lorsque l’on pose cette question il est bon de rappeler que dans la foulée immédiate des attaques du 11-Septembre 2001, le président George W. Bush a restauré les pratiques sordides de la CIA en levant une interdiction par la révocation du décret 11905 promulgué initialement par le président Ford en 1976. Ce décret indiquait : « Interdiction d’assassiner. Aucun employé du gouvernement des États-Unis ne doit participer à un assassinat politique ou conspirer à cette fin. »
Le président Gerald Ford avait émis le décret 11905 en réaction aux conclusions du rapport intérimaire de l’US Senate Select Committee on Intelligence de 1975 intitulé Présumés complots d’assassinats impliquant des dirigeants étrangers.
Ce Comité sénatorial sur le renseignement a été mené par le sénateur Frank Church.
Le rapport intérimaire du « Comité Church » mettait l’accent sur des complots présumés d’assassinats :
• Patrice Lumumba (Congo)
• Fidel Castro (Cuba)
• Rafael Trujillo (République Dominicaine)
• Ngo Dinh Diem (Vietnam)
• Rene Schneider (Chili)
Le président Jimmy Carter a renouvelé l’interdiction avec le décret 12306 « Interdiction d’assassiner. Aucun employé du gouvernement des États-Unis ni personne agissant en son nom ne doit participer à un assassinat politique ou conspirer à cette fin. »
En décembre 1981, Ronald Reagan a signé le décret 12333 confirmant l’interdiction promulguée par le président Gerald Ford à la suite du Rapport intérimaire du Comité Church : « Aucun employé du gouvernement des États-Unis ni personne agissant en son nom ne doit participer à un assassinat politique ou conspirer à cette fin. »
L’abrogation par George W. Bush en octobre 2001 du décret de Reagan 12333 signé en 1981 est extrêmement significative. Elle amorce une transition dans les procédures post 11-Septembre relatives aux exécutions extrajudiciaires. Cela permet au président étasunien d’ordonner « légalement » l’exécution des dirigeants étrangers d’« États voyous ».
Bien qu’elle ait été formulée dans le cadre de la doctrine contre-terroriste post 11-Septembre, la révocation du décret 12333 donne carte blanche au chef d’État étasunien. Dans ce contexte, l’ordre donné à la CIA d’assassiner des dirigeants étrangers proviendrait directement du président des États-Unis:
Au moment de la révocation du décret 12333, Washington avait laissé entendre qu’Al-Qaïda n’était pas la seule cible et que les dirigeants étrangers des « États voyous » ou des pays « abritant le terrorisme international » pourraient également être l’objet d’« assassinats ciblés ».
L’abrogation du décret 12333 en 2001 a jeté les bases d’importantes procédures, lesquelles, sous Obama, ont récemment donné lieu à l’approbation au Congrès d’assassinats ciblés d’étrangers et de citoyens étasuniens. Ces procédures englobent de facto l’assassinat de chefs d’État étrangers.
Les dirigeants étrangers que Washington n’« aime pas », peuvent être ciblés. La criminalisation totale de la politique étrangère des États-Unis, dérogeant au droit international, constitue le véritable enjeu.
En ce qui concerne le président Chavez, il est important de souligner qu’il existe des procédures clairement définies relativement à l’assassinat « légal » de chefs d’État étrangers par le gouvernement des États-Unis, prétendument pour des raisons de sécurité nationale.
Il y a des listes secrètes de noms, comme l’ont confirmé des sources gouvernementales.
Les ordres de tuer un dirigeant étranger et exécutés par la CIA émanent du président des États-Unis.
Lorsque l’on pose cette question il est bon de rappeler que dans la foulée immédiate des attaques du 11-Septembre 2001, le président George W. Bush a restauré les pratiques sordides de la CIA en levant une interdiction par la révocation du décret 11905 promulgué initialement par le président Ford en 1976. Ce décret indiquait : « Interdiction d’assassiner. Aucun employé du gouvernement des États-Unis ne doit participer à un assassinat politique ou conspirer à cette fin. »
Le président Gerald Ford avait émis le décret 11905 en réaction aux conclusions du rapport intérimaire de l’US Senate Select Committee on Intelligence de 1975 intitulé Présumés complots d’assassinats impliquant des dirigeants étrangers.
Ce Comité sénatorial sur le renseignement a été mené par le sénateur Frank Church.
Le rapport intérimaire du « Comité Church » mettait l’accent sur des complots présumés d’assassinats :
• Patrice Lumumba (Congo)
• Fidel Castro (Cuba)
• Rafael Trujillo (République Dominicaine)
• Ngo Dinh Diem (Vietnam)
• Rene Schneider (Chili)
Le président Jimmy Carter a renouvelé l’interdiction avec le décret 12306 « Interdiction d’assassiner. Aucun employé du gouvernement des États-Unis ni personne agissant en son nom ne doit participer à un assassinat politique ou conspirer à cette fin. »
En décembre 1981, Ronald Reagan a signé le décret 12333 confirmant l’interdiction promulguée par le président Gerald Ford à la suite du Rapport intérimaire du Comité Church : « Aucun employé du gouvernement des États-Unis ni personne agissant en son nom ne doit participer à un assassinat politique ou conspirer à cette fin. »
L’abrogation par George W. Bush en octobre 2001 du décret de Reagan 12333 signé en 1981 est extrêmement significative. Elle amorce une transition dans les procédures post 11-Septembre relatives aux exécutions extrajudiciaires. Cela permet au président étasunien d’ordonner « légalement » l’exécution des dirigeants étrangers d’« États voyous ».
Bien qu’elle ait été formulée dans le cadre de la doctrine contre-terroriste post 11-Septembre, la révocation du décret 12333 donne carte blanche au chef d’État étasunien. Dans ce contexte, l’ordre donné à la CIA d’assassiner des dirigeants étrangers proviendrait directement du président des États-Unis:
[L]’administration Bush a conclu que le décret interdisant les assassinats n’empêche
pas le président de désigner légalement un terroriste [ou le dirigeant
étranger d’un État voyou] comme cible à abattre clandestinement
[...] Selon les représentants officiels, le décret de Bush élargit la
catégorie de cibles potentielles au-delà de Ben Laden et de son cercle
immédiat de planificateurs opérationnels, ainsi qu’au-delà des
frontières actuelles de la lutte en Afghanistan. Ce décret
permet également d’utiliser la violence de manière plus restreinte que
les décrets des 25 dernières années, car les décisions précédentes
n’autorisaient pas à planifier explicitement la mort d’un individu [...]
Au sein de la CIA et d’autres instances gouvernementales [...] le débat
tourne surtout autour de l’ampleur d’une campagne d’assassinats ciblés [...]
[L]a direction des opérations de la CIA, chargée du service clandestin, se souvient d’un passé traumatisant où les échecs des tentatives d’assassinats en Afrique, en Amérique latine et au Moyen-Orient étaient imputés à des agents rebelles. Cette
fois-ci, l’agence est déterminée à ne pas laisser la chance au
président et à la haute direction de l’agence de « nier plausiblement »
leur responsabilité. Cela ne signifie pas que les opérations seront
proclamées publiquement, a indiqué une source, mais que la trace écrite
au sein du gouvernement devra indéniablement provenir du « leadership
politique ».
« [C]e qui importe est la clarté de la chaîne de responsabilités », a déclaré John C. Gannon, ancien directeur-adjoint de la CIA retraité depuis juin [...] J’aimerais
que les instructions du président soient le plus clair possible,
incluant les noms des individus [...] En ayant l’autorité explicite,
dit-il, « je crois que les officiers du renseignement sont capables [de
commettre des assassinats ciblés], ils suivraient les ordres et je crois
qu’ils pourraient réussir ».
Des représentants de la sécurité
nationale ont noté que la Maison-Blanche et au moins trois départements
de l’exécutif conservent déjà une liste sur laquelle des terroristes
sont désignés par leur nom [...] L’une des opinions,
minoritaire, mais exprimée récemment en privé par deux hauts dirigeants
de la direction des opérations, est que le service clandestin devrait
cibler non seulement les commandants d’Al-Qaïda, mais aussi ses
financiers. « Il faut poursuivre les mecs Gucci, les types qui signent
les chèques », a affirmé un tenant de cette vision. Il est plus facile
de trouver les financiers, a-t-il ajouté, et les tuer aurait des
conséquences dramatiques puisque, habituellement, ils ne sont pas prêts à
mourir pour leur cause [...] Le représentant Robert L. Barr Jr.
(républicain, Georgie) [...] a dit que les collecteurs de fonds
constituent des cibles d’exécution légitimes : « En vertu des règles
traditionnelles de la guerre, ceux qui assistent les belligérants sont
des belligérants. »
Si Bush a établi une telle liste,
elle fait partie des secrets les mieux gardés du gouvernement. On
ignore si des noms lui ont été proposés par le service clandestin ou
s’il a signé des décrets équivalant à des arrêts de mort individuels
[...] (Washington Post, 29 octobre 2001, c’est l’auteur qui souligne.)
L’opinion publique étasunienne est portée à croire qu’une politique
d’« assassinats ciblés » est nécessaire en temps de guerre pour «
combattre le mal » et défendre la démocratie.Au moment de la révocation du décret 12333, Washington avait laissé entendre qu’Al-Qaïda n’était pas la seule cible et que les dirigeants étrangers des « États voyous » ou des pays « abritant le terrorisme international » pourraient également être l’objet d’« assassinats ciblés ».
L’abrogation du décret 12333 en 2001 a jeté les bases d’importantes procédures, lesquelles, sous Obama, ont récemment donné lieu à l’approbation au Congrès d’assassinats ciblés d’étrangers et de citoyens étasuniens. Ces procédures englobent de facto l’assassinat de chefs d’État étrangers.
Les dirigeants étrangers que Washington n’« aime pas », peuvent être ciblés. La criminalisation totale de la politique étrangère des États-Unis, dérogeant au droit international, constitue le véritable enjeu.
En ce qui concerne le président Chavez, il est important de souligner qu’il existe des procédures clairement définies relativement à l’assassinat « légal » de chefs d’État étrangers par le gouvernement des États-Unis, prétendument pour des raisons de sécurité nationale.
Il y a des listes secrètes de noms, comme l’ont confirmé des sources gouvernementales.
Les ordres de tuer un dirigeant étranger et exécutés par la CIA émanent du président des États-Unis.
Michel Chossudovsky